Le féminisme de Neuza

Le féminisme c’est quoi pour moi?

J’ai voulu résumer le plus possible, il y avait tant à dire, à chaque phrase , chaque idée, chaque souvenir, chaque réflexion, s’ouvrait une porte vers un des dizaines de pistes.

Un arbre où poussent les branches à l’infini.

Puis j’ai résumer à cette phrase :

Une prise de conscience du besoin d’équité, entre les femmes et les hommes

Cette prise de conscience à eu lieu il y a des centaines d’années, par beaucoup de femmes, qui ont lutté pour que l’on avance, que l’on ait de la liberté, puis des droits…

Essayer de faire comprendre que l’on a tous à y gagner avec cette équité…

Mais sans dénoncer le patriarcat, et le système capitaliste qui va de paire, c’est à mes yeux, quasi impossible.

Pourquoi lutter pour prendre la place et devenir ceux que l’on dénonce, qui ont mené le monde là où il est actuellement, ceux qui ne voient la réussite qu’à travers un statut social et des chiffres dans des comptes en banques.

Ce dysfonctionnement de notre société, nous écrase, nous oppresse, nous rend esclaves d’un monde moderne pourtant rempli de privilèges.

J’ai eu beaucoup de mal, à me rendre compte, à voir les choses, que je ne voulais pas voir, j’ai eu beaucoup de contradictions, vraiment beaucoup.Remettre en cause ce que l’on a déjà acquis, remettre en cause que ça ne va pas si bien ça, remettre en cause le “ Il y a eu bien pire”, il faut être gratitude de ce que tu as déjà.

Et j’ai du mal à parler des choses qui m’ont fait le plus de mal, car ça été plus souvent par des femmes que des hommes. Peut-être aussi que l’on apprend assez vite, qu’il faut pardonner tous les écarts des garçons, qui eux bien sur ne font pas exprès, ou que l’on te dit que c’est comme ça. Ne fait pas attention, ignore les. Ce sont des jeux de garçons.

Les jeux de garçons, dès l’école on va t’apprendre que ce n’est pas grave, que ce n’est rien, que ça va t’apprendre le monde, le vrai! Cette merveilleuse et belle socialisation de l’école.

Les jeux de garçons qui soulèvent les jupes des filles au printemps, chaque année. Comme une jolie tradition à perpétuer.

Dans mon adolescence, j’ai eu comme je crois un très grand nombre de femmes, les moments que l’on redoute mais que l’on va vivre, dans les transports en communs, dans la rue, dans une file d’attente… On va t’effleurer, te siffler, te frôler, t’insulter, te toucher, te caresser.

Cette injustice fracassante était difficile à avaler en silence, mais il faut bien qu’on avance, qu’on se fonde dans la masse, qu’on rentre dans le moule, les cases, qu’on soit une bonne fille, pour devenir une bonne épouse… Et être ensuite la mère suffisamment bonne, de préférence parfaite.

Instrumentailsée par tout ce qu’on attendait de la femme, j’ai fini par me dire, que j’étais responsable de ce qui m’arriverait, lorsque je décidait de faire ce qui me plaisait.

Notamment les tenues vestimentaires.

C’est lorsque j’ai rencontré mon mari, qui m’a tenu un discours incroyable que j’ai découvert qu’il en existait d’autres…

Il m’a expliqué qu’aucune tenue vestimentaire, attitude ou quoi que ce soit justifie un viole!

Ce n’est pas le discours avec lequel j’ai grandi…

Des années de destruction, pour une reconstruction.

La naissance de mes enfants a réveillé beaucoup de choses, au moment du choix de vêtements pour bébé durant la grossesse et la découverte des rayons filles, et des rayons garçons. Puis les jouets garçon/fille, la déco.

Les stéréotypes j’ai voulu les suivre, car au moins, j’étais sûre d’être dans la norme,de cocher la bonne case, et de me sentir enfin accepter, mais j’ai toujours échoué.

Chercher à voir un meilleur monde pour ma fille, les filles et tout le monde en fait.

D’autres femmes l’ont fait avant, continuer le combat, qu’on aimerait ne plus avoir à mener.

C’est dur, d’avoir l’impression qu’il y a un pas en avant, deux en arrière…

Les inégalités salariales, qui sont tellement injustes.

Être obligée de faire le double d’un homme, pour être prise à moitié au sérieux

Pendant un temps, je me suis réfugiée dans le fémoinin sacrée, pour avoir accès à plus de sororité, en espérant créer le changement à travers la douceur, j’y ai rencontré de belles personnes, appris quelques petites choses, mais j’y ai beaucoup recroisé le besoin de pouvoir, le besoin de guider les autres, le gains d’argent à travers la souffrance des autres, tant de problématique humaines avant d’être des problèmes d’hommes ou de femmes.

Et le Dogme du “ le changement viendra par la femme” car la femme enseigne, est patiente et douce, me révoltait petit à petit, je fait un gros raccourcis et c’est mon vévu, pas une généralité.

Je suis actuellement en construction, qui ne finira pas.

Pour moi le plus important sont les rencontres, les discussions et l’enrichissement, l’avancement des prises de consciences.

Mon combat se partage entre l’éducation de mes enfants, ma fille, mon enfant non genré, celui qui veut être une femme… On avance tous ensemble.

Neuza Sermain

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