#MeToo : révolution féministe chez les sceptiques ou féminisme-washing ?…

Avec le lancement ces derniers mois des hashtags #MeTooFakemed #MeTooTantra #MeTooOsteo, il semblerait que les sceptiques se mettent enfin au féminisme ! Mais… est-ce vraiment le cas ?

De prime abord, on peut se demander quel est le lien entre les VSS (violences sexistes et sexuelles) et les fakemeds / le tantra ? Y a-t-il quelque chose d’inhérent à ces pratiques qui justifie l’existence d’un #MeToo spécifique ? Spoiler : absolument pas.

Les VSS résultent d’une combinaison complexe de facteurs sociaux et politiques tenant tous plus ou moins à la dimension cis-hétéropatriarcale de la société dans laquelle nous évoluons : domination exercée par les hommes, culture du viol, silenciation des victimes, impunité des agresseurs, minimisation des conséquences des VSS, décrédibilisation et invisibilisation des luttes féministes, complaisance (voire complicité) des pouvoirs publics, autres instances décisionnaires et médias etc. Rien de spécifique aux pratiques pseudo-médicales ou new-ageuses donc.

Alors pourquoi encourager l’existence d’un #MeToo spécifique au tantra et aux pseudo-médecines plutôt que de visibiliser le #MeToo « générique » – et au passage le travail titanesque accompli par les asso et collectifs féministes de lutte contre les VSS ?

Bonne question… à laquelle nous cherchons encore une réponse satisfaisante.

Certaines personnes indiquent que le risque de VSS serait plus importantes au sein des pseudo-médecines, car ces personnes ne sont pas professionnelles de santé. Sauf qu’être professionnel.le de santé n’a jamais empêché qui que ce soit de commettre des VSS (et nous aurions presque envie de dire « au contraire ! » car l’autorité exercée par les professionnel.les de santé les place dans un rapport de domination qui facilite les VSS…). Par ailleurs, les pseudo-thérapeuthes et tantrikas auteurs de VSS n’ont pas la « chance » d’être couverts par leurs ordres professionnels, eux…

Quant au fait que les VSS seraient plus fréquentes au sein des milieux pseudo-médicaux et new-ageux que dans le milieu médical, on attend toujours la source de cette affirmation… Et ce sera sûrement très long avant d’obtenir ces statistiques, car cela induirait de recenser (enfin!) l’ensemble des VSS commises par les professionnel.les de santé. Et pour l’instant, le milieu médical n’en est pas à ce stade de remise en question : les ressources sont plutôt allouées à promouvoir l’idée que les professionnel.les de santé sont des allié.es pour lutter contre les VSS (à l’heure actuelle ce n’est évidemment pas le cas, ce serait même plutôt l’inverse…).

Autre question qui nous taraude : depuis quand les sceptiques et zététiciens s’intéressent à la lutte contre les VSS dans une perspective féministe (seule perspective qui puisse avoir du sens en la matière…) ? Hé bien, depuis jamais… C’est d’ailleurs sûrement pour cela que l’engouement pour ces #MeTooFakemed #MeTooTantra #MeTooOsteo n’est pas associé à une visibilisation massive des travaux des associations et collectifs de lutte féministe contre les VSS, ni même associé à une discours politisé sur ce sujet.

Pour mémoire, ce qui se fait de « mieux » actuellement en termes de « féminisme » dans les milieux sceptiques (du moins dans les sphères de vulgarisation les plus visibles), c’est d’essayer d’avoir des quotas de femmes et personnes trans sur les événements publics, ou au moins de dire en début d’interview/événement qu’on a demandé à des femmes de prendre la parole mais qu’elles ont pas voulu/pu venir (sous titre pour celleux qui n’ont pas encore le décodeur : « Alors du coup c’est pas de notre faute, hein, si on est encore cette fois juste entre mecs cis. Elles ont qu’à faire garder leurs gosses pour se rendre disponibles, se bousculer un peu pour supporter avec le sourire la transmisogynie ambiante et arrêter de se sentir bêtement illégitimes à prendre la parole quand on leur tend généreusement un micro pour leur faire profiter brièvement d’un millième de la place hégémonique qu’on occupe ! »).

Bref, aucune remise en question des rapports de domination, aucune dénonciation explicite du privilège cis-masculin, aucune action concrète qui témoignerait de la volonté de faire disparaître ces rapports de domination et privilèges… : en gros, aucune perspective féministe à l’horizon. C’est donc sans surprise qu’on rencontre dans certains espaces et collectifs sceptiques une tolérance (voire une complaisance manifeste) pour des discours (trans)misogynes tendant à considérer les mouvements féministes comme relevant de dérives sectaires ou de « complot anti-hommes » (no joke). Mais aussi, de manière moins caricaturale mais tout aussi grave, une incapacité générale à identifier le caractère (trans)misogyne de certains propos/comportements des acteurs du milieu sceptique. Ce qui conduit notamment à des initiatives anti-féministes comme cette tribune récente qui nie la dimension systémique du sexisme et de la transphobie et l’existence de telles discriminations dans les sphères sceptiques (oui, les sceptiques auraient un super-pouvoir qui leur permettrait de s’extraire de manière tout à fait extraordinaire des rapports de domination induits par les oppressions systémiques !).

Cela s’inscrit dans la logique de l’illusion de neutralité dont se revendiquent bon nombre de sceptiques, qui « oublient » que leurs savoirs sont situés et que la neutralité politique n’existe pas (la « neutralité » par défaut étant une posture immobiliste donc conservatrice, c’est à dire favorable à la persistance des rapports de domination existants…).

Notre hypothèse au regard de ces éléments de contexte, c’est que ces #MeTooFakemed #MeTooTantra #MeTooOsteo ne s’intègrent aucunement dans dans une perspective féministe de lutte contre les VSS. A dire vrai, nous ne savons pas comment expliquer le succès de ces hashtags autrement que par la volonté d’alimenter un narratif binaire, simpliste et campiste « gentils médecins » VS « méchants pseudo-thérapeuthes » très éloigné de la réalité sociologique et politique, mais pourtant cher aux sceptiques et zététiciens les plus visibles.

On remarque également que ces hashtags ont été majoritairement lancés et propulsés… par des hommes ! On notera au passage le sexisme mêlé de putophobie de l’annonce du petit dernier de la série. Encore une belle illustration de l’absence d’engagement féministe derrière cette initiative…

En bref, ces hashtags résultent de la récupération opportuniste d’un outil féministe (développé par et pour les concernées), pour obtenir des témoignages publics de VSS qui seront utilisés non pas pour soutenir les victimes et visibiliser la lutte féministe contre les VSS, mais avec pour objectif (conscient ou pas) de servir les habituels discours anti-fakemeds et anti-new-age manichéens et dépolitisés. Des discours qui ne rendent service à personne (et sûrement pas aux victimes concernées), et qui ont pour seules conséquences d’invisibiliser toujours plus nos luttes féministes… et de flatter l’égo de celleux qui croient penser mieux que les autres.

En somme, une instrumentalisation détestable des violences que nous subissons, de nos témoignages et de nos luttes. Et ça, en tant que féministes et victimes de VSS, ça nous file la gerbe. Au moins autant que si Zemmour avait eu la « brillante » idée de lancer le #MeTooMigrants…

Réponse aux réactions et critiques de l’article

Une réponse du collectif à une critique sur le sujet du consentement : https://x.com/zsf_legroupe/status/1752062808030859431?s=20

Publication anonyme. Cet article a été écrit par et à l’initiative directe d’auteurices, membres de ZSF. Ce n’est pas un article écrit collectivement par l’ensemble de la communauté ZSF

Edit du 28/01/2024 : des modifications ont été apportés à l’article, sans en changer le fond. En particulier, la capture de tweet présente a été anonymisée.

Edit du 29/01/2024 : Ajout, sous forme d’image, de la réponse du collectif ZSF et des auteurices de l’article aux réactions et aux critiques de l’article.

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31 commentaires

  • Madame Captain

    Quelle indignité ce post…

    Avec le nombre de témoignages que j’ai reçus sur des ostéo qui ont abusé de leurs patientes, parfois jeunes mamans…

    Moi qui ai été violée par un magnétiseur à l’âge de 8 ans…

    Avec la parole des victimes de dérives sectaires qui a du mal à se libérer…

    Écrire de telles choses…

    Quelle indignité profonde ce billet qui ne veut que cracher sur la sphère sceptique en sacrifiant les victimes sur l’autel de la pureté militante!

    Il aurait été pourtant si intelligent et sorore de s’approprier ce hashtag pour aider les femmes victimes de vss dans ces milieux là ! Mais vous avez choisi d’abandonner les victimes aux hommes. Indigne.

    Je sais bien que mon commentaire ne sera pas publié. Mais toi qui me lis, saches que ton billet de blog est un crachat aux victimes. Rien de moins. Tu ne vaux pas mieux que ceux que tu dénonces.

    • Militant ?

      Je suis un peu inquiet de ce que je lis. Vous n’avez manifestement pas enquêter, et cet article est produit sans les vérifications d’usages.
      Je suis membre d’une petite association d’esprit critique dont le réglement mentionne les VSS et qui est dotée d’un(e) responsable VSS. C’était également en projet dans la précédente association, beaucoup plus grosse que j’ai quitté avant l’aboutissement du processus, mais c’était néanmoins en projet donc l’extrait suivant : « Pour mémoire, ce qui se fait de « mieux » actuellement en termes de « féminisme » dans les milieux sceptiques (du moins dans les sphères de vulgarisation les plus visibles), c’est d’essayer d’avoir des quotas de femmes et personnes trans sur les événements publics, ou au moins de dire en début d’interview/événement qu’on a demandé à des femmes de prendre la parole » est faux. Vous pouvez considéré que ce n’est pas suffisant, mais vous ne pouvez pas omettre ses projets et réglement intérieur.
      Avez-vous contacter les associations, et acteurs du milieu pour vous renseignez sur leur pratique en matière de VSS avant de produire cet article ? Visiblement non, et après vérification avec mes anciens collègues, je viens d’avoir confirmation que vous n’avez pas fait le travail.

      Pour le reste, le fait de questionner le positionnement des uns et des autres, et l’instrumenstalisation des VSS est intéressant, à défaut d’être original, car vous semblez découvrir qu’en matière de lutte politique, toutes les armes utilisables seront utilisées. Je suis surpris que des gens qui prétendent que c’est une lutte politique s’étonne que les deux camps calquent leurs méthodes sur celles des parties et camps politiques. Ce n’est pas propre, mais enfin, ça ne devrait pas vous surprendre… Il aurait peut-être fallu élargir la question de l’instrumentalisation des VSS dans les combats politiques, là on reste un peu en surface…

  • Miz Pauline

    Cet article est pour le moins honteux…
    Non seulement il invisibilise les victimes mais en plus il reproche aux « gros comptes » de leur donner de la visibilité ?

    Pile je gagne, face tu perds…
    Si on en parle pas: on est des « mascu »
    Si on en parle: on « instrumentalise »
    Ce genre de post défend les victimes de se trouver des allié·es… C’est juste contre productif…

    Par ailleurs, taper sur les « sceptiques » qui ont relayer les metoo… Ne serait ce pas plus intéressant de dénoncer le comportement de l’ordre des médecins ou de l’ordre des ostéo qui protège les auteurs? Oups… Ça ça a été fait en fait ! Mais pas par vous…

    #supprime

    • Arnauld de La Grandière

      Je ne sais pas où il aurait été reproché aux sceptiques de ne pas s’emparer du mouvement #metoo pour le détourner à ses propres fins… je pense qu’il aurait été possible au mouvement sceptique de se préoccuper des VSS sans en faire un cheval de troie pour mieux accabler ses cibles habituelles. Il semble donc que ce passage :

      Pile je gagne, face tu perds…
      Si on en parle pas: on est des « mascu »
      Si on en parle: on « instrumentalise »

      a tout du faux dilemme.

      Pour le reste, ça n’est qu’un ramassis d’opinions, donc sans la moindre pertinence.

  • Tipuncho

    Vous n’avez pas honte ?
    C’est quoi le but ? Taper sur un communauté que vous juger sans connaitre ? Invisibiliser les victimes qui ont lancé ces hashtag ? Passer pour des chevaliers blancs ? Vous croyez être de progressistes en publiant ca ? Vous croyez militer inteligamment ? Vous croyez que vosu allez être entendues en faisant des procès d’intention à 2 balles ?

  • Lou Girard

    Merci pour cette article.

    L’analyse est juste: faire la différence entre thérapies alternatives et médecines basées sur les preuves en parlant de VSS est inutile et manque de pertinence. Non seulement c’est ne pas voir les causes des VSS (les hommes, et les hommes qui ont du pouvoir notamment), et c’est échouer à se rendre compte que ce n’est pas la quantité de preuves derrière un thérapie qui vont changer les rapports de pouvoirs entre soignants et patients.
    Comme vous le dites justement, les cas de VSS de soignants dans les hopitaux sur leurs patientes sont nombreux, entre autres à cause du (bio)pouvoir qu’ils détiennent grâce à leurs positions. Les # sur le tantra, l’osthéopatie ou autres occulte cette réalité.
    Ce genre de # vient d’une analyse féministe incomplète et décalée, libérale, où ce sont ne sont pas les hommes, en tant que classe sociale, mais certains hommes qui ptofitent et perpétuent le patriarcat. On tombe ensuite dans des excès comme la tribune dont vous parler qui en vient à entendre que le scepticisme c’est révélé être un havre de paix dans un monde sexiste.

    Ne vous laissez pas intimidez par celleux qui lèvent « courageusement » leurs boucliers pour défendre le scepticisme plutôt que d’être critique de leurs propres analyses du patriarcat et des VSS. Ne vous laissez pas dire que votre critique est une agression, là où elle est pertinente et salutaire

    Nous devons collectivement nous remettre en cause face au patriarcat, trouver des solutions qui ne sont pas simplement performatives face à une oppression bien encrée et systémique. Écoutons nos contre-pouvoirs, et celles qui se dressent contre les injustices, comme vous.

    Contre les violences patriarcales, dans la médecine et les pseudo-médecines, comme partout ailleurs, riposte féministe !

  • Yogina

    Bonjour
    J’ai participé à la rédaction de cette tribune
     » Pour la reconnaissance des femmes et minorités de genre dans la promotion de l’esprit critique et des sciences  »
    Dans votre article vous dites
     » Ce qui conduit notamment à des initiatives anti-féministes comme cette tribune récente qui nie la dimension systémique du sexisme et de la transphobie et l’existence de telles discriminations dans les sphères sceptiques  »
    J’aimerais que l’on m explique point par point en quoi cette tribune est anti-feministes, et en quoi nie t’elle la dimension systémique du sexisme et de la transphobie.
    Merci pour votre réponse !!

      • Yogina

        Allez vous faire voir
        Si c’est pour faire une énième shitstorm sur Twitter ce n’est pas la peine !!!
        Le traitement des VSS mérite mieux que ça.
        Yogina

        • quelquun

          je croyais votre première demande sincère Yogina et c’était compréhensible mais en fait votre réponse quand on vous dit qu’on va vous répondre est surprenante de violence gratuite. Personne n’a dit que vous auriez une réponse sur twitter et si c’était ça votre inquiétude vous auriez pu dire « merci de me contacter en privé pour éviter une shitstorm » mais en fait on dirait que votre demande était une façon hypocrite de critiquer. C’est dommage.

          • Yogina

            Bonjour. 
            Merci de ne pas remettre en cause ma sincérité.
            Cet  » article  » qui est un torchon rhétorique est en train de faire une shitstorm principalement sur Twitter, à se demander si c’était le but de la manœuvre.

            Ce qui me coupe toute envie de communiquer avec vous, que ce soit publiquement ou en privé.
            Le MetooYoga existe depuis 2018, on aurait pu en discuter ensemble au préalable, mais à la place, vous préférez comparer des victimes à Zemmour.
            Je m’arrête là. 
            Je n’attends pas de réponses, je suis profondément choquée et abasourdie.
            Yogina 

  • Arnauld de La Grandière

    Merci beaucoup pour cet excellent article, dont la pertinence s’est d’ailleurs vu confirmée par l’initiateur même du hashtag #metoofakemed sur twitter, après avoir initialement contesté que la nature féministe ou non du hashtag soit une question pertinente, il a revendiqué qu’il ne l’était pas, et que le propos de ne pas genrer la chose était de faciliter les témoignages masculins (arrêtez moi si ça vous rappelle quelque chose).

    Il est donc clair que l’entreprise tient bien moins d’une préoccupation quelconque pour les abus de pouvoir (puisque la question est entièrement escamotée) que de s’accaparrer la légitimité d’un mouvement féminisre pour le détourner à d’autres fins : accabler les thérapies dites « alternatives », derrière un « toutsevautisme » navrant.

    Libre à chacun d’avoir ses croisades, mais mieux vaut éviter de se faire prendre en flagrant délit de tartufferie. Il paraît que ça « dessert la cause » 😉

    • Happeau lithique

      En effet, les réactions de cette personne (en plus d’une forme particulièrement désagréable) montrent ostensiblement une incompréhension de ce qu’est #Metoo, ce qui est bien sûr parfaitement incompatible avec la compréhension de ce texte-ci et elles ne peuvent donc pas nourrir significativement la lutte sociale ni le débat.

  • Catherine L.

    Merci pour cet article, quel soulagement de lire un telle prise de position ! Merci de dire tout haut ce que nous sommes nombreuses à penser tout bas… et que nous taisons en raison de la violence des réactions que nous avons l’habitude d’observer lorsque quelqu’un pointe du doigt les biais oppressifs des sceptiques.

  • BlackStones

    Je partage les arguments avancés dans cet article et ceux formulés par Lou Girard en commentaire. Cette instrumentalisation de la parole des victimes de VSS, des femmes, est intolérable ! Car non, tous les moyens ne sont pas bons pour dénoncer les médecines alternatives et commentaires !

  • Camille G.

    Merci pour cet article oh combien nécessaire ! Les réactions des personnes dont les comportements sont visés sont d’une violence incompréhensible sur les réseaux sociaux. Cette levée de bouclier dès qu’il est question d’aborder la féminisme sérieusement est assez révélatrice du sexisme qui règne dans ce milieu. Ça ne devrait pourtant pas être si compliqué de se remettre en question quand on prétend cultiver « l’art du doute »… 🤔

  • Matt

    Ouin, ouin, ouin… c’est marrant c’est dans le millieu qui se dit justement le plus critique, qu’on crie le plus lors qu’on lui porte la dite critique . Faut m’expliquer en quoi cet article invisibiliserai la parole des victimes: pour moi elle la remet au centre en la politisant. Le pb ici ce n’est pas les pseudos médecines, des vss malheureusement il y en a dans tous les millieux de soins. Si on fait une etude comparative entre le millieu des pseudo medecines et la medecine trad je suis pas sur que ce soit dans celui des pseudo qu’on en trouve le plus. C’est justement en associant les vss a une pseudo medecine qui n’a à priori pas de lien avec qu’on invisibilise les victimes. Leur agression passant en second plan aprés les derives des pseudos medecines mise en avant par les promoteurs de ces #. Ou alors faut argumenter et montrer en quoi ces dérives accentuent les vss et faire un vrai travail d’enquéte pas juste des #. La critique sceptique ça demande un peu de rigueur.

  • Frédérique M.

    En total accord avec cet article ! Cette grille de lecture politisée détonne avec les habituels contenus sceptiques… Ça me donne envie de découvrir les contenus à venir de votre collectif ZSF ✊

  • Happeau lithique

    Je comprends qu’on se réjouisse de la libération de la parole induite par ces # et donc la réactance que leur critique inspire.
    Néanmoins, ces réactions dans le détail me semblent toujours (par leur hors sujet) confirmer une incompréhension au moins partielle du texte d’origine et finalement assez courante dans les oppressions systémiques en général. C’est précisément ce qui rend ce genre de texte nécessaire.

    Accessoirement, beaucoup de ces réactions confirment aussi l’intérêt de publier anonymement…

    J’encourage les opposant·e·s à relire cette analyse (avec les réponses aux critiques) calmement en ayant en tête que la lutte (évidemment politique) contre les VSS est aussi entre autre le moteur de sa publication et que ce que défend le fond est malgré son importance beaucoup plus subtil que ce que la forme peut laisser imaginer.

    Je tiens à remercier et encourager les auteurices et leurs camarades dans cette lutte sociale capitale devant la difficulté manifeste à la politiser.

  • Gargantua

    Merci, merci, merci pour cette tribune !!!
    Je suis effarée de lire les réactions négatives ici et les sauts de m*rde déversés sur Twitter, mais cela dit, ça ne fait que démontrer le manque de lucidité sur le féminisme radical en général et les luttes contre les VSS en particulier.
    Mesdames et messieurs les sceptiques, si cet article vous gratte, demandez-vous pourquoi au lieu de sauter à la gorge des auteurices !
    Est-ce que le thread ajouté en édit vous aide à y voir plus clair sur les mécanismes en jeu dans ces fameux hashtags ?
    Allez-vous ENFIN vous remettre en question ? Ou allez-vous continuer à démontrer votre non-soutien aux minorités de genre qui s’expriment ici en non-mixité et dont vous préférez écraser la gueule pour conserver votre sacro-saint status quo ?

  • Jeremy Attard

    Merci pour cet article qui nous rappelle que derrière toute initiative peut se cacher une instrumentalisation non désirée, et qu’il est bon de toujours resté vigilant-e-s !

    Pour rappel, l’article ne dit pas qu’il n’y a pas de VSS dans les pseudo-médecines, mais que celles-ci ne sont pas propres aux pseudo-médecines, et donc que focaliser sur ces dernières peut revenir (et c’est à ça qu’il appelle à être vigilant-e) à instrumentaliser la lutte contre les VSS pour lutter contre les pseudo-médecines tout en blanchissant au passage la médecine conventionnelle (qui ne mérite pas un tel traitement de faveur, voir par exemple « Les patientes d’Hippocrate » de Maud le Rest et Eva Tapiero, ou encore « Pilules Roses » de Juliette Ferry-Danini).

    Et non, le milieu de la zététique est loin d’être exempt de VSS, et cet article est salvateur dans ce qu’il nous enjoint à rester toujours sur ses gardes et à ne pas nous complaire dans une pseudo-solution, qui que l’on soit (mais en particulier, je pense, si on se trouve du côté dominant des rapports sociaux), et même si c’est pas agréable (mais qui a dit que l’exercice de l’auto-critique était agréable?

  • Madame Captain

    « une pratique penetrative ne constitue une VSS que lorsqu’elle n’est pas consentie » vraiment ?

    Pour des féministes et des sceptiques, ignorer et silencier les abus de faiblesse et situations d’emprise dans les VSS, c’est extrêmement choquant. Tout ça pour quoi ?
    Pour pouvoir légitimiser d’avoir instrumentalisé le hashtag lancé il y a 6 mois par des concernés pour pouvoir taper sur « les sceptiques ».

    Vous êtes devenues ce que vous pensez dénoncer : tout est bon pour taper sur un groupe d’individus, et c’est légitimé par votre entre-soi cybermilitantiste où la remise en question doit être en permanence chez les autres, mais certainement pas chez vous.

    Merci quand même d’avoir commis ce communiqué de la honte par dessus cet article de la honte qui a permis à plein de gens de réaliser la dissonance sévère qui sévit chez ZSF et de s’en éloigner en conséquent.

  • Lyla

    Merci pour cette analyse, ça soulève des questions intéressantes (Et c’est toujours bon de rappeler que la prise de recul et l’esprit critique ça s’applique *aussi* aux pratiques qui relèvent de la justice sociale !)

    Si je peux me permettre une autre comparaison qui parlerait peut-être plus (et qui me semble plus pertinente que la comparaison avec l’extrême droite, dans le sens où ça ne contribue pas à stigmatiser des groupes déjà dénigrés), c’est comme si – en tant que militante antispéciste – je lançais un #MetooChasse. Je pense qu’on voit assez bien que dans ce cadre, mon intention première n’est probablement pas d’aider les victimes de VSS dans ce milieu, mais avant tout d’ajouter un (mauvais) argument (à moins qu’on démontre que la pratique de la chasse a un lien de cause à effet avec les VSS, mais quand bien même, lancer un # n’est pas une bonne méthodo) à mon arsenal anti-chasse. En bref, l’instrumentalisation probable du # parait ici assez claire

  • Anonyme01

    Bonjour,

    Je voudrais prendre la parole moi aussi, de manière anonyme pour répondre. Bien que mes critiques soient facilement retrouveable grace à mes arguments sur X. Je suis pour ma part dubitatif quand à la portée de manifeste, je ne trouve pas que ce texte soit salutaire ou bien soit bénéfique en quoi que ce soit. Aussi je m’excuse des fautes possibles, j’écrit en flux tendus et me relire est difficile, donc si il y a un mot manquant, une incompréhension… J’espère que l’on peux modifier son texte, sinon… désolé…
    _____

    Des initiatives de gens moins alertes que d’autres feront un jour, forcément surface. On ne peux pas exclure toutes initiatives sur le simple fait que vous pensez que c’est de la récupération ou bien même parce qu’un # ressemble à un mouvement. Depuis des années le #metoo est décliné dans divers milieu, dans diverse communauté, toujours quasiment à l’initiative de victime ou des proches, qui veulent montrer un problème lié aux VSS ou à des sujets assimilés au sexisme ou au violence tout court faîtes dans différents cadres (souvent en lien avec le pouvoir, l’ascendance). Je suis donc pour ma part plutôt surpris de voir du gatekeeping militant. Oui, j’anonce tout de suite : ce que j’y vois dans ce texte c’est un groupe militant qui se referme sur lui même, s’autocongratule plus ou moins et qui accuse les autres de reprendre des choses qui font leur combat. Je n’y vois aucune bienvaillance ni aucune patience. Que des personnes soient moins informées que vous sur certaines problématiques militantes devraient vous faire comprendre que beaucoup de choses sont problématiques dans cette tribune.

    « De prime abord, on peut se demander quel est le lien entre les VSS (violences sexistes et sexuelles) et les fakemeds / le tantra ? Y a-t-il quelque chose d’inhérent à ces pratiques qui justifie l’existence d’un #MeToo spécifique ? Spoiler : absolument pas. »
    Voilà par exemple : le texte dégouline de ce ton passif-aggresif : La question a le mérite d’être poser (et on va rivenir plus tard) mais les auteurices répendent péremptoirement tout de suite un « non ». Le ton et la forme du texte ne prête absolument pas à quelque chose de constructif mais passons.

    Le paragraphe suivant cette question c’est à mon humble avis le seul point que je peux accorder : Oui, les auteurs des # ne sont pas spécifiquement éveillées à la dimension systèmique de l’oppression de l’establishement. Et donc ? Il faut leur claquer la porte au nez de cette manière ? Quand bien même, faut-il peut être penser à pourquoi il y a eu la génèse de tel # ? Relayer certes par des cannaux qui ne sont pas les votres ? L’accusation de récupération est de facto trop facile à partir du moment ou le reste de l’article ne fait aucun cas du fait que la lutte contre les idées souvent relayées dans les milieux sectaires/fake-med sont réac et prompt à l’omerta, au doute vis à vis des autorités non pas dû à une oppression mais à la penser qu’il existe un groupe qui dirige, répends trés souvent des stéréotypes de genre et si on va plus loins, est poreux avec d’autres idées mortifères comme les thérapies de converstion. Il n’y a pour moi aucun mot sur ces sujets dans ce texte qui exclu des personnes qui semblent ici de provenir de ces milieux et qui ont participés à lancer les #. C’est la que le fait que je pense que ce texte est une éloge au gatekeeping : leur conscience politique n’est pas sensibilisé comme tous ici et plutôt que d’attendre et d’acceullir la parole de ces personnes, c’est dans le rejet que ce baigne le texte. Je trouve celà triste et dommage.

    Ensuite un autre point mort de cet article et c’est à mon sens pour celà qu’il y a une incompréhension : les pseudomédecines n’ont aucun cadre légale regit par l’ARS. Bien on est tous d’accord pour dire que les ordres font de la grosse merde et protège en eux mêmes leur confrère (où souvent quand un médecin dénonce, c’est lui qui est inquiété), néanmoins, il existe un cadre juridique : un médecin choper entrain de comettre un méfait est susceptible de perdre son statut de médecin, et ne plus avoir le droit d’exercer (ça s’applique à d’autres professions). Ce n’est absolument pas le cas des fakemeds et de tout ce qui en découle. Il est dommage de ne pas avoir pris ça en compte dans cette tribune. Un nathuropathe choper en train de donner des conseils létales n’est absolument pas inquiété, au pire son patient sort de son emprise, il recommencera avec d’autres jusqu’à qu’une peine pénal tombe. (J’exit exprés les problèmes de prise en compte par le police et la lenteur/lourdeur du système judiciaire mais évidemment c’est aussi à prendre en compte dans une moindre mesure).

    Ensuite ce paragraphe :
    « Quant au fait que les VSS seraient plus fréquentes au sein des milieux pseudo-médicaux et new-ageux que dans le milieu médical, on attend toujours la source de cette affirmation… Et ce sera sûrement très long avant d’obtenir ces statistiques, car cela induirait de recenser (enfin!) l’ensemble des VSS commises par les professionnel.les de santé. Et pour l’instant, le milieu médical n’en est pas à ce stade de remise en question : les ressources sont plutôt allouées à promouvoir l’idée que les professionnel.les de santé sont des allié.es pour lutter contre les VSS (à l’heure actuelle ce n’est évidemment pas le cas, ce serait même plutôt l’inverse…). »
    Je suis là aussi perplexe : Doit-on attendre des statistiques précises qui auraient de tout façon du mal à arrivé et si oui qu’en tirer sinon une photo à un instant T, sans retrospective, sans voir quel levier est efficace dans ces milieux (parce que c’est ce que suppose aussi la tribune si on va au bout de la reflexion) pour faire quelque chose ? La réponse est évidemment réthorique, pour moi la réponse est non. Alors oui ça nous permettrais de nous rendre compte. Mais imaginons alors qu’il n’y est pas les résultats escomptés enfin, je suis un peu maladroit pour formuler l’idée, mais imaginons que le problème n’a pas temps d’ampleur, ou que si et plutot en défaveur des Fakemeds ou bien à l’inverse que finalement la majorité des faits sont concentrés dans un cursus de soin classique ? Doit-on alors faire une distinction ? Vraiment, l’attente exprimé pour des stats n’est à mon sens pas spécifiquement quelque chose de souhaitable. Après tout ça malheuresement dépend aussi du régime politique en cours qui n’est pas spécialement favorable… alors dans tout les cas pourquoi ne pas intégrer les metoo « dénoncer » dans votre tribune, plutot que d’y faire un rejet ? Encore une fois, laisser le temps au gens, accompagnés les plutôt que tout de suite y voir une sorte d’OPA.

    Parlons aussi de ce passage là :
    « […] Ce qui conduit notamment à des initiatives anti-féministes comme cette tribune récente qui nie la dimension systémique du sexisme et de la transphobie et l’existence de telles discriminations dans les sphères sceptiques (oui, les sceptiques auraient un super-pouvoir qui leur permettrait de s’extraire de manière tout à fait extraordinaire des rapports de domination induits par les oppressions systémiques !). »
    Encore une fois, des choses sont entreprises peut être pas comme vous, vous le voudriez, pour faire en sorte que les femmes et minoriés soient intégrer. Cracher sur les autrices de la tribune, comme par exemple Fantine, Miz Poline ou Yogina qui subit encore un harcèlement de fachosphère (dont le compagnon de celle-ci en est a arrive à une tentative de suicide) je ne trouve pas ça judicieux DU TOUT. Je ne veux pas faire appel à votre pitié, mais bien remettre les choses dans leur contexte et faire appel à votre bienvaillance. Je ne dis pas que la tribune est bonne ou pas, mais faut-il, dans un tel contexte, s’en prendre à des femmes dont certaines sont dans un états précaires à cause de leur activité en ligne ? Je parle peut être à leur place, de la mauvaise façon, m’enfin, je suis plutot triste de lire de telle chose…

    Ensuite le paragraphe avec le screen :
    Ils sont propulsés par des hommes. Et donc ? Il faut nécéssairement que tout mouvement féministe soit toujours promut seulement par les femmes et des minorités de genre et d’orientation pour des femmes et des minorités de genre et d’orientation ? Je sais déjà que certains ne sont pas d’accord, mais moi au contraire je trouve celà bien que des personnes peu importe leur identité s’aligne sur une pensée globalement féministe. Même si ce sont des HSBC. Même si ils ne sont pas autant alerte que certes ici sur tout les sujets. C’est pour celà que par exemple accuser quelqu’un de putophobie pour une insulte commune alors qu’il n’a potentiellement pas les mêmes références que vous sur ce sujet, n’y ait pas forcément alerte c’est prendre une position moralisatrice supérieure pour dégommer quelqu’un, ni plus, ni moins. Et ça rejoint mon idée que globalement ce texte c’est une sorte de gatekeeping militant pour parler aux militants qui seront choqué de voir un « fils de p*te » de quelqu’un qui n’a pas forcément les ressources… Faut-il aller fouiller vos compte, trouver le mot « débile » pour vous accuser de psychophobie ? Je ne pense pas que ce soit judicieux DU TOUT.

    Cette phrase suivante pour moi c’est là que le bat blesse : « Des discours qui ne rendent service à personne (et sûrement pas aux victimes concernées), et qui ont pour seules conséquences d’invisibiliser toujours plus nos luttes féministes… et de flatter l’égo de celleux qui croient penser mieux que les autres. ». Et vous alors ? Invisibiliser également le discours naissant de personne en les écrasants avec des concepts pas forcément mature dans la tête de tous, ça fait quoi de votre tribune ? Un discours qui ne rend service à personne (et surement pas aux victimes concernées), et qui ont pour seuls conséquences d’invisibiliser les luttes des victimes ayant utiliser les #… et de flatter l’égo de celleux qui croient penser mieux que les autres.

    Je ne vais pas commenter le paragraphe sur zemmour, vous auriez pu vous en dispensez largement compte tenue de la violence que celui-ci propose. J’ai lu votre défense, mais elle n’est pas tenable sur ces points. Vos mots ont une portée, que vous le vouliez ou non, certains peuvent aussi être choqué et blessé par vos propos. L’anonymat (que je respecte ici) ne doit pas également vous dédoinez de votre violence également.

    Je pense que je n’ai pas besoin d’en réjouter plus, je n’ai pas spécialement envie de commenter la réponse en screen qui pour moi est vraiment pire et dans la droite continuation du gatekeeping à l’oeuvre ici. Il aurait été plus simple d’être bienvaillant, d’accompagner les gens sur un chemin militant, malgrè les refus que certains ont encore à voir que leur action est politique malgrè tout. Ce texte est un pur gâchit de temps à mon sens et je le déplore, qu’on puisse être ammener à dénoncer un milieu qui ne fait rien et qui quand il ya des choses qui emmerge tout de suite les détruire par divers moyen volontairement, ou involontairement. C’est dommage.

    Merci d’avoir lu, et bon courage à tous.

  • jérémy royaux

    Hello !
    Pour ma part je trouve ce billet pertinent. Ce qui est reproché au mouvement est largement vrai…
    Bon courage pour gérer tous les commentaires pleins de rages comme Madame C etc…

    • Madame C

      Jérémy, à deux doigts d’invoquer l’hystérie face à mon indignation légitime (et partagée)

  • Nicolas Martin

    Pour etre honnete, le lancement de ces # ne m’a pas tellement choqué à première vue.

    Mais à la lecture de cette article – et des réactions qui s’en sont suivi – je réalise que j’étais clairement passé à coté du sujet. Merci et soutien aux auteurices !